Zwangsversteigerung des Tacheles / Mise aux enchères du Tacheles
Le Tacheles, un des symboles de la scène artistique underground berlinoise va-t-il disparaître ? Cela fait des années que ce centre culturel atypique situé en plein centre de Berlin est menacé de disparition, mais le collectif d’artistes du même nom résiste…
Un lieu chargé d’histoire….
Ce bâtiment a été occupé dés février 90 par Tacheles, un
mouvement d’artistes qui déjà à l’époque de la RDA résistait au régime. En
effet, Tacheles est un mot Yiddish signifiant « parler clairement, aller
droit au but ». Ce mouvement était né en réaction au double discours que
les artistes étaient obligés d’adopter. En effet, la plupart n’osaient pas
exprimer ouvertement leurs opinions, toutes leurs œuvres étaient constituées de
sous-entendus. Tacheles avait pour volonté de briser ce statu quo…A l’époque,
les mots étaient des armes.
Dés février 1990, les artistes du Tacheles ont occupé les ruines et ont négocié avec Berlin,
afin que le bâtiment soit protégé, en tant que monument historique. En effet,
il s’agit des restes d’une des plus grandes galerie commerciale du Berlin du
début du 20ème siècle. Le « Friedrichstrasse Passage »
avait été construit en 1909 et faisait le lien entre la Friedrichstrasse et la
Oranienburgerstrasse. C’est un des premiers bâtiments en Europe à avoir été
construit en béton armé.
La galerie commerciale a fait faillite et le complexe a été repris par AEG en 1928. Cette entreprise l’a transformé en une sorte de musée des techniques électriques exposant les découvertes autour de l’électricité et ses propres produits. Il y aurait même eu la première représentation télévisuelle mondiale dans les années 30! Lorsque les nazis sont arrivés au pouvoir, une partie des bâtiments a été réquisitionnée. Pendant la guerre, AEG s’est servi de ce bâtiment pour participer à l’effort de guerre.
Le complexe immobilier a survécu aux bombardements de 1944, mais se trouvant du mauvais côté du mur, il a pratiquement été laissé entièrement à l’abandon. Sa destruction, programmée par la RDA, a commencé en 1980. A la chute du mur il ne restait que l’aile que nous pouvons encore voir aujourd’hui, sur Oranienburgerstrasse.
Le Tacheles abrite 30 ateliers d’artistes, un cinéma, des cafés et un « jardin des sculptures ». L’endroit n’inspire pas confiance, mais apparemment on ne doit pas craindre que le bâtiment s’écroule, des contrôles de sécurité étant réalisés régulièrement.
Je ne peux m’empêcher de trouver cet endroit totalement artificiel…Pourquoi laisser un bâtiment dans un tel état de délabrement ? Pourquoi ne pas le réhabiliter, et rendre à la Oranienburgerstrasse un peu de son flambant d’autrefois ?
Certains diront qu’il ne faut pas éloigner la scène artistique..Mais Berlin est une ville qui regorge d’endroits où les artistes peuvent travailler. Chacun a le droit de penser ce qu’il souhaite, mais pour ma part, je souhaiterais que ce bâtiment soit réhabilité dans le respect de son architecture.
Il y a 10 ans, un groupe immobilier a fait l’acquisition du
bâtiment et avait conclu un contrat de gérance avec le collectif Tacheles. Ce
contrat a pris fin le 31 décembre 2008, mais les artistes ont toujours refusé
de s’en aller, disant qu’il faudrait user de la force pour les faire partir.
Entre temps, la crise financière est passée par là, et la banque ayant financé
le groupe immobilier a besoin de récupérer ses fonds auprès de son créancier
qui se voit forcé de mettre le bâtiment aux enchères pour rembourser une partie
de ses dettes.
Le bâtiment a été estimé 3 800 000 euros, mais il sera vendu par lots…D’où l’espoir pour les artistes de pouvoir en acquérir une partie…avec la participation financière de Berlin…Et de tous ceux qui veulent faire un don pour sa sauvegarde en tant que lieu cuturel ...
J'ai été étonnée de voir que la partie française du site internet était particulièrement pauvre....